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Longitude 57 Est
22 juillet 2015

La bouffe de maurice

A Maurice,  on vit pour manger. Cela vient tout naturellement. Un petit coup d’œil à la ronde confirme l’abondance de bedaines imposantes et supporte cette affirmation jusqu’ici gratuite.

 

Ma mère nous disait toujours que les émigrés mauriciens regrettaient toujours la nourriture de chez nous. Elle nous disait :

-       Les mauriciens à l’étranger pleurent devant un bouillon de brède !

Qu’ils pleurent, cela passe encore, mais je trouvais incompréhensible qu’ils le fassent pour un modeste bouillon de brède. Je ne comprenais pas à l’époque les subtilités de la mémoire, et les associations simples que l’on établit au fil du temps. Ils ne pleuraient pas à cause d’un bouillon de brède, mais à cause ce que cela représentait : leur paradis perdu…

 

On me demande régulièrement encore d’où je suis et ce que l’on mange chez nous. Ma réponse traditionnelle est souvent :

Il n’existe pas de plat national parce que sur notre petite île on vient de partout et  de nulle part, donc c’est une question sans réponse. J’ajoute souvent après que la population est majoritairement d’origine indienne et que le curry – notre cari- est probablement le plat  le plus commun. Nous sommes issus d’une société pluriculturelle, une nation arc-en-ciel pour utiliser un vieux cliché- ène vié dialog- comme on dit en créole. Ces cultures cohabitent et  contribuent à la culture de l’île. On peut ainsi manger dans la même rue un briani, des nouilles frites, un dhal puri ou un  cari hourite avec du riz. On ne peut hélas pas combiner ces mets délicieux pour atteindre une sorte d’apothéose culinaire qui reflète la nation. Ceci me rappelle la suite de l’histoire de la nation arc-en-ciel : celle où les différentes couleurs ne  se mélangent pas et restent chacune dans leur ‘voie’.

 

Briani: le plat préféré

 

Il y a heureusement une autre façon d’aborder le problème. On peut analyser le terroir et  sa contribution. La faune et la flore de  l’île reflètent hélas largement la situation humaine ; on a importé de partout ailleurs les fruits, les plantes et les animaux que nous aimons le plus. Prenons, le gibier par exemple : les cochons marrons, les cerfs et les tenrecs viennent d’ailleurs. Les fruits introduits tels le fuit à pain l’ont été grâce aux efforts des gouverneurs de la colonie française.

 

Je regarde en ce moment une série sur les cuisines qui cohabitent en Grande- Bretagne, présentée par Nigel Slater. Il aborde à chaque volet un thème culinaire, par exemple, les nouilles et explore avec ses invités les diverses façons de faire, avant de proposer une synthèse culinaire, qui incorpore un concept de chaque tradition pour en faire un plat unique. C’est peut-être notre solution : adapter les idées et créer une nouvelle cuisine en utilisant les produits locaux. 

 

Je me souviens avoir apprécié au Shandrani (il y  a des lustres) un carpaccio de fruits de mer…  Vous me dirait  que je suis en train de refaire l’histoire : les italiens  aiment certes la pomme d’amour autant que nous, mais cela ne les rend pas mauriciens ! Je ne peux hélas, que mentionner ce que j’ai vu. Pour le reste, je suis certain que cette fusion mauricienne existe quelque-part, je n’ai juste pas eu l’occasion d’y goûter !

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